Fabrice Farre : « Waëlium ».

Publié le par LMPG

Mais non, on ne glisse pas sur l’eau. C’est

plus difficile. On entend gronder l’hélice

dont l’axe parcourt de bout en bout l’animale

déraison de quitter les terres. W

A.E…LIUM (quel nom étrange) et la tôle

vibre davantage comme un sol jamais promis,

pourquoi le serait-il, les mouettes folles font

plusieurs corps délestés, le ciel est une glace

désobéissante où vit mon père,

le ciel s’ouvre comme une steppe plus haute

que les cheminées, l’horizon est noir, plus noir

encore avec les têtes sur le pont, levées. Il y aurait

tant de routes à prendre, à tout écouter, contre

les parapets, contre la nausée du départ, contre

le goût résigné de prendre ce chemin des fonds

abyssaux où tremblent visages et mains, dans

un nord encore perdu, dans ce réel où nous fixons

nos pieds, nous, plus petits que des bouchons flottés.

 

 

Paru dans le numéro 85 de Filigranes, page 54.

http://www.ecriture-partagee.com/03_Fili_numero/Fili85_Dans_le_multiple/fi_85.htm

 

 

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