Guy Goffette : "... Enfant, je savais comme partir est doux ... "
Enfant, je savais comme partir est doux
pour n'avoir jamais quitté la barque
des collines, fendu d'autre horizon
que la pluie quand elle ferme le matin,
et qu'il me fallait à tout prix trouver
la bonne lumière pour poser les mers
à leur place sur la carte et ne pas
déborder. J'avais dix ans et
plus de voyages dans mes poches
que les grands navigateurs, et si
je consentais à échanger la Sierra
Leone contre la Yakoutie, c'est que
vraiment la dentelle de neige
autour du timbre était la plus forte.
In Un manteau de fortune, éd. Gallimard, p.13