Roberto Juarroz : « …Lorsque s’éteint la dernière lampe… »
Lorsque s’éteint la dernière lampe,
non seulement s’éteint quelque chose de plus grand
que la lumière :
l’ombre s’allume aussi.
Il devrait y avoir néanmoins des lampes
qui serviraient exclusivement
à allumer l’ombre.
N’y a-t-il pas des regards pour ne pas voir,
des vies seulement pour mourir
et des amours qui ne sont faits que pour l’oubli ?
Il est au moins des ténèbres de prédilection
qui méritent leur propre lampe d’obscurité.
De Poésie verticale, Ed Fayard, Coll. « Points »,( traduit et présenté par Roger Munier) p. 114.