Top articles
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Marie-Anne Bruch : « Papier d’Identité ».
Sans miroir, je n’ai pas de visage Juste un trou avec le monde dedans. Ma date de naissance est à moitié morte Comme les gauchistes et le LSD. Mon prénom est bien la fille de ma mère, ange gardien ou chaperon. Je suis moins dans mes coudes que dans mes...
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Odkali de Cayeux : « J’avais vécu assise sur mon fauteuil vert défoncé… »
Un peu de prose dans ce monde de poésie... L'auteure nous autorise à publier un extrait de son texte. Nous la remercions. Il est possible de la lire davantage sur son blog, à droite de l’écran. 1. J’avais vécu assise sur mon fauteuil vert défoncé, entourée...
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Jean-Claude Pirotte : « que s’entrechoquent dans l’esprit… »
que s’entrechoquent dans l’esprit les raisons de déraisonner il reste la saveur des fruits du passé l’humour des damnés il faut apprendre à désapprendre la vraie syntaxe est le temps comme il vient se souvenir meubler l’attente et s’inventer le jeu du...
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Roberto Juarroz : ["peut-être resterons-nous..."]
Peut-être resterons-nous fixés sur une pensée, la pensant pour toujours. Il se pourrait que l'éternité consiste à se concentrer sans rien alentour sur la pensée la plus dense et à rester là comme une plante en éveil qui colonise pour toujours son minuscule...
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Salvatore Quasimodo : " Visible, invisible ".
Visible, invisible le charretier à l'horizon dans les bras de la route appelle et répond à la voix des îles. Moi non plus je ne vais pas à la dérive : le monde roule autour et je lis mon histoire comme le garde de nuit les heures des pluies. Le secret...
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Fernando Pessoa : [ « je ne veux point me souvenir... » ]
Je ne veux point me souvenir ni me connaître. Nous sommes en trop quand nous voyons en qui nous sommes. Ignorer que nous vivons Remplit assez notre vie. Tout autant que nous vivons, vit l'heure en laquelle Nous vivons, et qui meurt, de la même façon,...
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Salvatore QUASIMODO : " Visible, invisible ".
Visible, invisible le charretier à l'horizon dans les bras de la route appelle et répond à la voix des îles. Moi non plus je ne vais pas à la dérive : le monde roule autour et je lis mon histoire comme le garde de nuit les heures des pluies. Le secret...
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Dany Tremblay : « Maintenant qu'on le dit... ».
Maintenant qu’on le dit, j’ai le souvenir du fer contre le fer, de la tôle au contact de la tôle, d’un corps de femme qui se tord dans une prison d’acier, de la tempête qui fait rage au-dehors. Maintenant je me rappelle la fragilité du corps, le sang...
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Mattia SCARPULLA : « que ton corps explose ».
Sighi ş oara, fin mai 2012 que ton corps explose que tu te souviennes de l’explosion et que je veuille oublier avant de savoir encore je me réveille encore l'âge n'a pas effacé peux-tu vivre sans mémoire ? que la lettre soit le corps que toute ta lettre...
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Charles Bukowski : " fourmis défilant sur mes bras ivres ".
Ô des fourmis défilent sur mes bras ivres et elles abandonnent Van Gogh dans un champ de maïs et ôtent la vie au monde avec un fusil de chasse, et défilent sur mes bras ivres et elles poussent Rimbaud à trafiquer des armes et à chercher de l'or sous les...
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Jean Raine : « Angoisse ».
J’habite ma chambre je regarde l’heure je ne vois pas d’aiguille trotter sur le cadran je me rendors je doute de l’heure je descends je bois un verre je doute de l’heure encore je rebois je remonte dans ma chambre je doute toujours je ne cesse je redescends...
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Daniel Boulanger : "Retouche à l'épiphanie".
Départementale de nuit, quand les bourgs dorment et que soudain m'arrête une fenêtre éclairée, qui veille, qui veille-t-on? Il me faut dans l'ombre caresser le mur et me conter une autre vie. In Les dessous du ciel, éd. Gallimard, p.114.
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Giuseppe Ungaretti : " Dormir ".
Je voudrais imiter ce pays doucement allongé dans sa blouse de neige In L'allégresse (1914-1919), traduction de Jean Lescure, éd. Gallimard, p. 81.
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Daniel BOULANGER : " Retouche à la possession du monde ".
De ce grand amour il reste au fond d'un placard quelques cheveux sur une brosse. In Les dessous du ciel.
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Guillevic : " Reconnaissances ".
Je me suis rencontré. Nous ne nous sommes Pas reconnus. ** Aujourd'hui Ne veut pas Se blottir dans un poème. Il y a Des jours comme ça. ** In Relier, éd. Gallimard, 2007
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René Guy Cadou : [ " C'est bien toi "... ]
C'est bien toi Je ne t'ai jamais vu Et je te reconnais Tu es celui que j'attendais Prends la lampe Appuie-toi sur mon bras Il n'y a pas de rampe Monte encore plus haut Tu sais On n'est jamais trop près du ciel Comme un oiseau dans la tête, éd. Points...